La Saison D'épée
Dublin Core
Title
La Saison D'épée
Subject
Periodical
Description
Season summary of fencing meetings and competitions mainly in French provincial cities (Lyon, Lille, Dijon, Bordeaux, Evian, Longjumeau, Étretat, Langrune, Tréport, Paramé, Boulogne, and Saint-Malo) but also in Ostend (Belgium) and London (England).
Creator
Louis Perée
Source
La Saison D'épée, La Vie au Grand Air, October 15, 1898, no. 14, pp. 165-167
Date
15 October 1898
Contributor
Brack (Photographer) ; Boisdon (Photographer) ; La Vie au Grand Air (Publisher)
Rights
© Fencing Arms & Artifacts
Format
26.5 x 33.6 cm (complete periodical, closed)
Language
French
Type
Text
Identifier
2020.06.002
Text Item Type Metadata
Text
LA SAISON D'ÉPÉE
Si l'escrime semble à Paris, en ce moment, dormir d'un sommeil quasi léthargique, à peine troublé par le cliquetis des épées dans quelques rares poules, il n'en est pas de même en province et chez nos voisins les Belges, voire même en Angleterre.
Parler de toutes les réunions intéressantes m'en-traînerait trop loin, et je me contenterai de donner un rapide aperçu de celles dont le retentissement a été le plus considérable.
Et d'abord ce fut à Lyon un magnifique assaut organisé par l'Association des Étudiants au bénéfice des sociétés de secours aux blessés et de Pieuvre des petites filles des soldats, dont la rencontre la plus sensationnelle fut l'assaut entre le capitaine Coste et le maître italien Gréco.
Quelques jours plus tard à' Lille au palais Rameau, avait lieu un tournoi international, sous la présidence du duc Féry d'Esclands.
Le grand vainqueur fut M. Dillon Kavanagh, élève du maître Oudart, l'organisateur du tournoi, joli tireur déjà. rencontré à Paris et qui plaît très fort.
Notons, en passant, une très belle fête organisée à l'Alcazar d'Été de Dijon par la salle Laurent au profit des pauvres de la ville et sous la présidence d'honneur du général Darras, le tournoi international de Turin, où se firent remarquer Gréco, Tagliaferri, Sartori et le maître français Oudenot, puis arrivons à la grande fête d'escrime organisée au casino de Calais par le jeune professeur Laborderie au profit de la Caisse des secours des marins naufragés au cours de laquelle se rencontrèrent Lucien Mérignac et le maître Laborderie.
C'est en Belgique ensuite qu'il faut se transporter pour suivre le mouvement.
Après un tournoi national dont les deux vainqueurs, MM. Van der Elst et Boucher, appartiennent à la salle Desmedt, c'est, à Ostende, le match sensationnel entre F. Desmedt, le jeune professeur belge, et le chevalier Conte, le célèbre professeur de l'École magistrale de Rome, qui professe à Paris.
Le jury donna l'avantage à Desmedt dans les deux reprises dont se composait l'assaut, mais Conte protesta en disant que certains coups qu'il avait touchés furent considérés com me plaqués.
Le même jour où Conte et Desmedt se livraient ce combat acharné, un grand assaut international au profit des naufragés de la Bourgogne réunissait à Dunkerque d'excellents amateurs et professeurs, soit de la région, soit de la Belgique, soit de Paris. Lucien Mérignac termine la soirée par un brillant assaut contre M. Dillon Kavanagh, le vainqueur du tournoi de Lille.
Passons maintenant la Manche et transportons-nous en Grande-Bretagne. Jusqu'à présent, à Londres, on avait fait des poules à l'épée d'une façon un peu fantaisiste quant à l'ordonnance.
Mais l'un des meilleurs escrimeurs de Londres, M. Paroissien, étant venu tout récemment à Paris, fut frappé de la façon pratique dont étaient établies les poules à l'épée, et il introduisit ces règlements dans son pays. C'est ainsi qu'au commencement du mois une grande poule à l'épée réunissait chez M. Hamilton, et sous les règlements des pOules à l'épée de la Société d'encouragement de l'escrime, bon nombre des meilleurs tireurs dé Londres, MM. Alfred Gilbert, Véreker, Hamilton, Paroissien, P. Bourgeois, et Plisson.
Il nous faut encore signaler la poule d'honneur du tournoi d'épée organisé à Bordeaux par le maitre Lurbe et dont M. Larroque a été le vainqueur. Les autres tireurs étaient MM. de Pontaud, Guiraut, Moch, Dumas, Beausoleil et Régis.
A Evian la salle d'armes est située dans les jardins du Casino municipal, au-dessous du théâtre ; elle est dirigée depuis six ans par M. Pierre Vigny, ex-maitre d'armes au 2e d'artillerie à Grenoble et fondateur-directeur de l'Académie de boxe de Genève.
On compte, au nombre des amateurs qui suivent les cours, des noms connus. Nommons pour mémoire le prince Constantin Bassaraba de Brancovan, le comte de la Rochefoucauld, lè comte de Montesquiou-Fezensac, M. Abel Hermant, M. d'Andiran-Koechlin, président de la Société d'escrimé à l'épée de Bâle, le baron de Genets, M. Deville, M. de Sae-Souza, procureur de la République au Brésil, etc.
Vigny a depuis longtemps rompu avec la routine de la vieille école, avec le convenu de la leçon d'épée, telle que la pratiquent encore de nombreux professeurs imbus des anciens principes. A ce point de vue, Vigny a travaillé et il a trouvé une méthode rationnelle qui lui donne des résultats satisfaisants.
Ajoutons que Pierre Vigny est un champion de boxe française et anglaise des plus connus.
Chaque année, au plus 'fort de la saison, c'est-à-dire au mois d'août, Vigny organise au théâtre d'Évian un brillant assaut d'armes, auquel il in-vite les meilleurs professeurs et amateurs. Cette soirée est considérée comme une des plus belles fêtes de la saison. Cette année, sous la présidence du prince Constantin de Brancovan, on y a vu tirer l'adjudant Müller, du 300 dragons, le maitre lyonnais Gudenot, les professeurs Dufour, Mouchet, Guillermot, Carrier, etc., ainsi que de nombreux amateurs. Pierre Vigny est né en France en 1866.
Au concours de Longjumeau, les épreuves d'escrime ont été gagnées par M. Gustave Renard, moniteur chef de la Société d'escrime de Montgeron.
La plage d'Étretat est peut-être celle où le bruit des lames... d'acier retentit depuis le plus longtemps. En effet, plusieurs maltres d'armes parisiens s'y sont succédé pour y enseigner et y faire pratiquer l'art des armes pendant la saison estivale aux nombreux baigneurs qui fréquentent cette plage.
Mais c'est depuis trois ans que l'escrime y a pris tout son essor sous l'active direction du maître Ruzé, surnommé l'infatigable, très utilement secondé par MM. Georges Bureau, président de la Jeune Épée, membre du comité de la Société d'encouragement de l'escrime, J. de Payer, Paul Level, Paul. Lejeune, vice-président du Racing Club, Jouet, Jean Brack, Vasse frères et par tous les élèves fréquentant la salle d'armes du Casino.
Cette salle d'armes, quoique dépendant du Casino, est cependant accessible à tous les amateurs ; elle est attenante à un établissement d'hydrothérapie et de bain chauds des mieux installés.
D'autre part, les escrimeurs ont à leur disposition les pistes établies à leur intention au Tennis-Club où, chaque semaine, des poules à l'épée sont organisées pour conquérir les prix offerts par de nombreux donateurs.
Mais cela ne suffit pas encore au maitre et à ses disciples ; pour satisfaire complètement le bel enthousiasme qu'ils ont pour l'escrime, chaque année un assaut public est donné dans la salle des fêtes du Casino, gracieusement mise à la disposition des escrimeurs par M. lsnardi, directeur du Casino, et on y convie les tireurs des villes ou plages avoisinantes : Le Havre, Fécamp, Yport, Rouen mème, et Paris, envoient des escrimeurs prendre part à cette fête.
L'an dernier, sur la demande de ces fanatiques, la Société d'encouragement de l'escrime a bien voulu prêter lés armes anciennes qu'elle possède, et un fort brillant assaut historique fut organisé, qui valut à ses acteurs les félicita. Lions de tous... et on est souvent exigent aux bains de mer.
Parmi les tireurs de cette année nous citerons : MM. Paul Level, Jean Brack , Vasse frères, Mouchelet, Paul Lejeune, Jules de Paye, Callela, Leconte de Nouy, Letellus frères, Wàtrin, Vast, Hardelay, Georges Bureau, Acloque, L. de Heredia, etc.
Les vainqueurs des poules à l'épée ont été MM. Paul Level, Paul Lejeune, Jules de Payer et Georges Bureau.
Un grand assaut a été donné par Ruzé à la fin d'août, auquel ont pris part tous les tireurs de la station, ét qui s'est terminé par une belle lutte entre Ruzé et Georges Bureau.
A Langrune, c'est le professeur Damotte, qui, avec notre confrère Gustave Voulquin, organise des poules à l'épée entre ses élèves, parmi lesquels on peut citer, MM. Richard Wallace, Paul et Albert Cavet, Tassart , Capone, Nagelmackers, Voulquin, etc. M. Richard Wallace a gagné la première poule sur Nagelmackers et Capone.
Au Tréport, la salle d'armes est dirigée par les maîtres Lafont et Bourdon. De nombreuses poules à l'épée ont également été organisées.
M. le lieutenant Déleveau, M. de Moucherans, M. Rausson ont gagné des poules sur des tireurs tels que MM. Suzor frères, Gay, de Grandmaison, Wiems, capitaine Ducrot, Moquet, etc.
A Paramé, il faut citer un grand assaut au bénéfice des naufragés de la. Bourgogne et sous le patronage de la Société des Femmes de France, où Conte tira avec Cattiau, le maitre d'armes du 47e de ligne.
Alessandri a organisé à Boulogne un grand assaut au bénéfice du Souvenir Français, qui s'est terminé par une belle lutte entre Lucien Large et Laborderie, de Calais, et une autre entre Alessandri et l'adjudant Caoussion.
A Saint-Malo, il y a une quinzaine d'années le De Ferrand, un chirurgien de premier ordre et qui maniait le fleuret presque aussi bien que le bistouri eut l'idée de grouper autour de lui un certain nombre d'amateurs de la noble science.
Le premier professeur du Nouveau Cercle fut Doncarli, alors adjudant maitre au 47e de ligne, aujourd'hui retraité et professeur civil à Saint-Brieuc.
Quant à l'installation il serait difficile d'affirmer qu'elle fut d'abord luxueuse.
Le château de Tunder den Tronk, dans Candide était le plus beau château de Westphalie, car il avait une porte et des fenêtres. La nouvelle salle d'armes était inférieure au vieux donjon. Car s'il est certain qu'elle possédait une porte, il n'est pas sûr qu'elle eût des fenêtres. C'était un ancien magasin dans la rue de la Harpe.
Enfin on y remplaçait les fauteuils parla bonne humeur.
Aujourd'hui le Club a pour siège le Gymnase, un très joli gymnase situé à deux pas des remparts, par conséquent tout près de la mer et où par les larges fenêtres ouvertes, l'air sain vient remplir les poumons des tireurs.
Que ne peut-on transporter la mer à Paris ou Paris à la mer !
Le Gymnase avait jadis un professeur attitré nommé Rancinangue.
Comme maître, cet excellent homme, avait précédé Roule au au meme regiment, et il avait eu l'honneur dé tirer avec la célèbre escrimeuse Mlle Jean Louis.
Seulement cet honneur ressemblait un peu à celui dont se vantait le brave campagnard auquel le rbi avait parlé.
Rancinangue avait reçu une pile atroce. Cependant il se plaisait à rappeler cette rencontre sans trop en dissimuler les résultats.
Bien d'autres plages encore ont leurs maîtres :
A Dieppe, c'est Betton ; à Deauville, c'est Ayat ; à Royan, c'est Lurbe ; à Biarritz, c'est Gaucher; à Cabourg, c'est Boulège, et tous travaillent au développement de l'escrime.
LOUIS PERÉE.
P. S. - Nos lecteurs trouveront obligeamment communiquée par M. G. Collet, au Journal des Sports, une photographie d'un superbe vase en argent qui a été offert à la Société d'escrime de Nantes par le Cercle catholique de Pétersbourg. Les signatures des membres du cercle sont gravées sur les flancs du vase.
Voilà un précieux souvenir que la société d'escrime de Nantes saura mériter longtemps encore.
Si l'escrime semble à Paris, en ce moment, dormir d'un sommeil quasi léthargique, à peine troublé par le cliquetis des épées dans quelques rares poules, il n'en est pas de même en province et chez nos voisins les Belges, voire même en Angleterre.
Parler de toutes les réunions intéressantes m'en-traînerait trop loin, et je me contenterai de donner un rapide aperçu de celles dont le retentissement a été le plus considérable.
Et d'abord ce fut à Lyon un magnifique assaut organisé par l'Association des Étudiants au bénéfice des sociétés de secours aux blessés et de Pieuvre des petites filles des soldats, dont la rencontre la plus sensationnelle fut l'assaut entre le capitaine Coste et le maître italien Gréco.
Quelques jours plus tard à' Lille au palais Rameau, avait lieu un tournoi international, sous la présidence du duc Féry d'Esclands.
Le grand vainqueur fut M. Dillon Kavanagh, élève du maître Oudart, l'organisateur du tournoi, joli tireur déjà. rencontré à Paris et qui plaît très fort.
Notons, en passant, une très belle fête organisée à l'Alcazar d'Été de Dijon par la salle Laurent au profit des pauvres de la ville et sous la présidence d'honneur du général Darras, le tournoi international de Turin, où se firent remarquer Gréco, Tagliaferri, Sartori et le maître français Oudenot, puis arrivons à la grande fête d'escrime organisée au casino de Calais par le jeune professeur Laborderie au profit de la Caisse des secours des marins naufragés au cours de laquelle se rencontrèrent Lucien Mérignac et le maître Laborderie.
C'est en Belgique ensuite qu'il faut se transporter pour suivre le mouvement.
Après un tournoi national dont les deux vainqueurs, MM. Van der Elst et Boucher, appartiennent à la salle Desmedt, c'est, à Ostende, le match sensationnel entre F. Desmedt, le jeune professeur belge, et le chevalier Conte, le célèbre professeur de l'École magistrale de Rome, qui professe à Paris.
Le jury donna l'avantage à Desmedt dans les deux reprises dont se composait l'assaut, mais Conte protesta en disant que certains coups qu'il avait touchés furent considérés com me plaqués.
Le même jour où Conte et Desmedt se livraient ce combat acharné, un grand assaut international au profit des naufragés de la Bourgogne réunissait à Dunkerque d'excellents amateurs et professeurs, soit de la région, soit de la Belgique, soit de Paris. Lucien Mérignac termine la soirée par un brillant assaut contre M. Dillon Kavanagh, le vainqueur du tournoi de Lille.
Passons maintenant la Manche et transportons-nous en Grande-Bretagne. Jusqu'à présent, à Londres, on avait fait des poules à l'épée d'une façon un peu fantaisiste quant à l'ordonnance.
Mais l'un des meilleurs escrimeurs de Londres, M. Paroissien, étant venu tout récemment à Paris, fut frappé de la façon pratique dont étaient établies les poules à l'épée, et il introduisit ces règlements dans son pays. C'est ainsi qu'au commencement du mois une grande poule à l'épée réunissait chez M. Hamilton, et sous les règlements des pOules à l'épée de la Société d'encouragement de l'escrime, bon nombre des meilleurs tireurs dé Londres, MM. Alfred Gilbert, Véreker, Hamilton, Paroissien, P. Bourgeois, et Plisson.
Il nous faut encore signaler la poule d'honneur du tournoi d'épée organisé à Bordeaux par le maitre Lurbe et dont M. Larroque a été le vainqueur. Les autres tireurs étaient MM. de Pontaud, Guiraut, Moch, Dumas, Beausoleil et Régis.
A Evian la salle d'armes est située dans les jardins du Casino municipal, au-dessous du théâtre ; elle est dirigée depuis six ans par M. Pierre Vigny, ex-maitre d'armes au 2e d'artillerie à Grenoble et fondateur-directeur de l'Académie de boxe de Genève.
On compte, au nombre des amateurs qui suivent les cours, des noms connus. Nommons pour mémoire le prince Constantin Bassaraba de Brancovan, le comte de la Rochefoucauld, lè comte de Montesquiou-Fezensac, M. Abel Hermant, M. d'Andiran-Koechlin, président de la Société d'escrimé à l'épée de Bâle, le baron de Genets, M. Deville, M. de Sae-Souza, procureur de la République au Brésil, etc.
Vigny a depuis longtemps rompu avec la routine de la vieille école, avec le convenu de la leçon d'épée, telle que la pratiquent encore de nombreux professeurs imbus des anciens principes. A ce point de vue, Vigny a travaillé et il a trouvé une méthode rationnelle qui lui donne des résultats satisfaisants.
Ajoutons que Pierre Vigny est un champion de boxe française et anglaise des plus connus.
Chaque année, au plus 'fort de la saison, c'est-à-dire au mois d'août, Vigny organise au théâtre d'Évian un brillant assaut d'armes, auquel il in-vite les meilleurs professeurs et amateurs. Cette soirée est considérée comme une des plus belles fêtes de la saison. Cette année, sous la présidence du prince Constantin de Brancovan, on y a vu tirer l'adjudant Müller, du 300 dragons, le maitre lyonnais Gudenot, les professeurs Dufour, Mouchet, Guillermot, Carrier, etc., ainsi que de nombreux amateurs. Pierre Vigny est né en France en 1866.
Au concours de Longjumeau, les épreuves d'escrime ont été gagnées par M. Gustave Renard, moniteur chef de la Société d'escrime de Montgeron.
La plage d'Étretat est peut-être celle où le bruit des lames... d'acier retentit depuis le plus longtemps. En effet, plusieurs maltres d'armes parisiens s'y sont succédé pour y enseigner et y faire pratiquer l'art des armes pendant la saison estivale aux nombreux baigneurs qui fréquentent cette plage.
Mais c'est depuis trois ans que l'escrime y a pris tout son essor sous l'active direction du maître Ruzé, surnommé l'infatigable, très utilement secondé par MM. Georges Bureau, président de la Jeune Épée, membre du comité de la Société d'encouragement de l'escrime, J. de Payer, Paul Level, Paul. Lejeune, vice-président du Racing Club, Jouet, Jean Brack, Vasse frères et par tous les élèves fréquentant la salle d'armes du Casino.
Cette salle d'armes, quoique dépendant du Casino, est cependant accessible à tous les amateurs ; elle est attenante à un établissement d'hydrothérapie et de bain chauds des mieux installés.
D'autre part, les escrimeurs ont à leur disposition les pistes établies à leur intention au Tennis-Club où, chaque semaine, des poules à l'épée sont organisées pour conquérir les prix offerts par de nombreux donateurs.
Mais cela ne suffit pas encore au maitre et à ses disciples ; pour satisfaire complètement le bel enthousiasme qu'ils ont pour l'escrime, chaque année un assaut public est donné dans la salle des fêtes du Casino, gracieusement mise à la disposition des escrimeurs par M. lsnardi, directeur du Casino, et on y convie les tireurs des villes ou plages avoisinantes : Le Havre, Fécamp, Yport, Rouen mème, et Paris, envoient des escrimeurs prendre part à cette fête.
L'an dernier, sur la demande de ces fanatiques, la Société d'encouragement de l'escrime a bien voulu prêter lés armes anciennes qu'elle possède, et un fort brillant assaut historique fut organisé, qui valut à ses acteurs les félicita. Lions de tous... et on est souvent exigent aux bains de mer.
Parmi les tireurs de cette année nous citerons : MM. Paul Level, Jean Brack , Vasse frères, Mouchelet, Paul Lejeune, Jules de Paye, Callela, Leconte de Nouy, Letellus frères, Wàtrin, Vast, Hardelay, Georges Bureau, Acloque, L. de Heredia, etc.
Les vainqueurs des poules à l'épée ont été MM. Paul Level, Paul Lejeune, Jules de Payer et Georges Bureau.
Un grand assaut a été donné par Ruzé à la fin d'août, auquel ont pris part tous les tireurs de la station, ét qui s'est terminé par une belle lutte entre Ruzé et Georges Bureau.
A Langrune, c'est le professeur Damotte, qui, avec notre confrère Gustave Voulquin, organise des poules à l'épée entre ses élèves, parmi lesquels on peut citer, MM. Richard Wallace, Paul et Albert Cavet, Tassart , Capone, Nagelmackers, Voulquin, etc. M. Richard Wallace a gagné la première poule sur Nagelmackers et Capone.
Au Tréport, la salle d'armes est dirigée par les maîtres Lafont et Bourdon. De nombreuses poules à l'épée ont également été organisées.
M. le lieutenant Déleveau, M. de Moucherans, M. Rausson ont gagné des poules sur des tireurs tels que MM. Suzor frères, Gay, de Grandmaison, Wiems, capitaine Ducrot, Moquet, etc.
A Paramé, il faut citer un grand assaut au bénéfice des naufragés de la. Bourgogne et sous le patronage de la Société des Femmes de France, où Conte tira avec Cattiau, le maitre d'armes du 47e de ligne.
Alessandri a organisé à Boulogne un grand assaut au bénéfice du Souvenir Français, qui s'est terminé par une belle lutte entre Lucien Large et Laborderie, de Calais, et une autre entre Alessandri et l'adjudant Caoussion.
A Saint-Malo, il y a une quinzaine d'années le De Ferrand, un chirurgien de premier ordre et qui maniait le fleuret presque aussi bien que le bistouri eut l'idée de grouper autour de lui un certain nombre d'amateurs de la noble science.
Le premier professeur du Nouveau Cercle fut Doncarli, alors adjudant maitre au 47e de ligne, aujourd'hui retraité et professeur civil à Saint-Brieuc.
Quant à l'installation il serait difficile d'affirmer qu'elle fut d'abord luxueuse.
Le château de Tunder den Tronk, dans Candide était le plus beau château de Westphalie, car il avait une porte et des fenêtres. La nouvelle salle d'armes était inférieure au vieux donjon. Car s'il est certain qu'elle possédait une porte, il n'est pas sûr qu'elle eût des fenêtres. C'était un ancien magasin dans la rue de la Harpe.
Enfin on y remplaçait les fauteuils parla bonne humeur.
Aujourd'hui le Club a pour siège le Gymnase, un très joli gymnase situé à deux pas des remparts, par conséquent tout près de la mer et où par les larges fenêtres ouvertes, l'air sain vient remplir les poumons des tireurs.
Que ne peut-on transporter la mer à Paris ou Paris à la mer !
Le Gymnase avait jadis un professeur attitré nommé Rancinangue.
Comme maître, cet excellent homme, avait précédé Roule au au meme regiment, et il avait eu l'honneur dé tirer avec la célèbre escrimeuse Mlle Jean Louis.
Seulement cet honneur ressemblait un peu à celui dont se vantait le brave campagnard auquel le rbi avait parlé.
Rancinangue avait reçu une pile atroce. Cependant il se plaisait à rappeler cette rencontre sans trop en dissimuler les résultats.
Bien d'autres plages encore ont leurs maîtres :
A Dieppe, c'est Betton ; à Deauville, c'est Ayat ; à Royan, c'est Lurbe ; à Biarritz, c'est Gaucher; à Cabourg, c'est Boulège, et tous travaillent au développement de l'escrime.
LOUIS PERÉE.
P. S. - Nos lecteurs trouveront obligeamment communiquée par M. G. Collet, au Journal des Sports, une photographie d'un superbe vase en argent qui a été offert à la Société d'escrime de Nantes par le Cercle catholique de Pétersbourg. Les signatures des membres du cercle sont gravées sur les flancs du vase.
Voilà un précieux souvenir que la société d'escrime de Nantes saura mériter longtemps encore.
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Digitization Record
Digitized by Benjamin Bowles ; Cataloged by Benjamin Bowles
Collection
Citation
Louis Perée, “La Saison D'épée,” Fencing Arms & Artifacts, accessed May 1, 2024, https://www.fencingexhibit.com/items/show/151.
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